Rencontre avec Corinne Fornerod, graphiste retoucheuse (1ère partie)
Rencontre avec Corinne Fornerod, graphiste retoucheuse (1ère partie)
Le laboratoire PICTO est le complice de toujours des photographes, mais il est aussi le partenaire des annonceurs avec un département dédié. En étroite collaboration avec le photographe ou le directeur artistique, nos retoucheurs mettent leur savoir-faire au service des clients les plus exigeants. Aujourd’hui, nous rencontrons Corinne Fornerod, graphiste et retoucheuse au service annonceur de Picto Bastille depuis 19 ans. Elle nous en dit plus sur ce métier de précision qui nécessite un important bagage technique, une bonne écoute et une grande patience.
Rencontre.
En tant que graphiste retoucheuse au laboratoire Picto, pouvez-vous nous dire quelle a été votre formation ?
Initialement, j’ai une formation de dessin publicitaire. En 1987 J’ai obtenu mon diplôme d’Arts Appliqués, c’était une formation très complète qui conduisait aux métiers de graphiste, maquettiste, illustrateur ou encore photographe destinés à travailler en agence de pub ou studio de création. Personnellement je me suis plus naturellement orientée vers l’illustration, puis la photographie avec le travail en laboratoire noir et blanc et la prise de vue en studio. C'est lors de cette formation que j'ai découvert la retouche.
En 1987...la retouche photo était réalisée uniquement au pinceau et à l'aérographe. D'ailleurs je travaillais mes illustrations aux encres « Colorex » sur du papier photo qui avait l'avantage de faire ressortir les couleurs plus que sur du papier classique. J'ai donc souhaité poursuivre mes études dans cette direction, j’ai intégré les Gobelins en 1988 en section retouche photo. Cette spécialisation m’a confortée dans mon choix de travailler l'image photographique.
“Pour être graphiste retoucheuse, il faut beaucoup de patience, une grande sensibilité et une bonne culture de l'image, rester attentif aux nouvelles tendances. Ce qui fait la différence entre chaque graphiste retoucheur c'est une approche plus artistique ou plus technique de l'image, chacun d'entre nous est plus ou moins sensible à un univers ou un style de visuel”.
Quel a été le parcours de la sortie des Gobelins à votre entrée chez Picto en 2000 ?
J’ai commencé à travailler en 1989, et à cette époque il y avait encore beaucoup de laboratoires photographiques à Paris. J'ai débuté au studio Rohan dans le 14e (studio familial spécialisé dans le luxe) avec son ambiance unique de labo argentique. Ici j'ai appris le travail du montage sur ektachrome 20/25 ou 30/40 avec la technique des masques rouges successifs qui étaient ensuite travaillés à l'agrandisseur par les tireurs. Après leur passage au développement E6, les ektas étaient finalisés par les retoucheurs au pinceau et à l'aérographe. Après 4 ans de pratique traditionnelle argentique, j'ai eu la possibilité de suivre une formation chez Kodak, à Stuttgart en Allemagne. C’était le tout début du numérique, on travaillait sur de grosses tables de montage (le système Kodak 1er). Ce système complet permettait au retoucheur de scanner, retoucher en RVB et sortir des ektas 20/25. J'ai poursuivi sur le Kodak 1er chez Publiphoto dans le 13e. En 1996 le laboratoire Chevojon Paris 9e (laboratoire historique) m'a proposé de travailler sur Mac, sur une des première version de Photoshop, associé à un autre logiciel pour réaliser les photomontages et également d'aborder le CMJN, une toute autre approche de l'image et un travail de chromie très différent. Ensuite j'ai intégré Artech images à Neuilly (groupe Numère) Avant d'arriver en 2000 chez Picto.
Toutes ces étapes m'ont permis de progresser et d’apprendre de nouvelles techniques, de collaborer avec d’autres équipes pour enrichir mes connaissances. Ce que j'ai apprécié en arrivant chez Picto, c’est l'ambiance familiale de l'entreprise et la grande qualité professionnelle des collaborateurs, c'est ici que j'ai découvert le travail en régie, qui permet de coopérer davantage avec les photographes ou les directeurs artistique, c'est un vrai plus.
Aujourd’hui, à quoi correspond votre métier de graphiste retoucheuse ?
Le graphiste retoucheur travaille en étroite collaboration avec un photographe, un artiste, un directeur artistique et parfois même avec les équipes marketing qui peuvent avoir d'autres exigences. Être graphiste retoucheur, c’est avoir un œil aiguisé, une connaissance technique solide et une bonne sensibilité. Ce métier c’est commencer par interpréter un brief, et appréhender techniquement la demande d'un client ou comprendre la sensibilité d'un artiste. Toutes les images pour la publicité, la presse, le web...sont retouchées, les interventions d'un graphiste retoucheur sont très larges cela va d'une simple retouche comme la suppression d'un pli ou d'un bouton, à une chromie, une meilleure mise en lumière, ou encore à de complexes photomontages, de ce fait le retoucheur est aujourd'hui très impliqué dans la création de l'image. Et souvent pour plus d'efficacité ce travail est réalisé en régie dans nos locaux avec le client, ou bien directement chez l'annonceur ou sur un défilé de mode.
Retrouvez la seconde partie de cet entretien à cette adresse : https://www.pictoonline.fr/blog/article/rencontre-avec-corinne-fornerod-graphiste-retoucheuse-2. Corinne Fornerod y aborde l'évolution technologique de son métier sur les vingt dernières années.
Portrait : © Marine Ferrante