La retouche pour une démarche éco-responsable
La retouche pour une démarche éco-responsable
Si en argentique le recours à la repique est une pratique courante, elle tend à disparaître avec l’utilisation des procédés de tirages modernes comme les impressions jet d’encre pigmentaire ou l’argento-numérique. Pourtant cette technique permettrait d’éviter d’importants gâchis de papiers et d’encre, et aurait réellement des conséquences sur notre écoresponsabilité. Le changement de procédé de tirage n’a a priori pas de raison d’impacter les métiers de repique et de retouche manuelle en photographie et n’altère en rien la qualité des tirages.
Une rayure sur le négatif, des poussières sur le verre du passe-vue ou encore sur l’objectif de l’agrandisseur, les sources d’imperfections étaient et sont encore nombreuses en chambre noire lors de la réalisation de tirages traditionnels argentiques. Afin que le tireur ne soit pas contraint de reprendre tout à zéro, le tirage passe entre les mains expertes d’un retoucheur qui vient, à l’aide d’un pinceau, réparer les imperfections avec une précision incroyable pour un résultat quasi indétectable.
Rappelons qu’une très grande partie des chefs-d'œuvres photographiques présentés et conservés dans les plus grands musées du monde est repiquée.
Cette méthode exige du temps et un véritable savoir-faire, mais il permet de sauver ou de prolonger la vie d’un tirage. Si à l’époque la repique permettait également de retoucher les imperfections de la peau par exemple, ces modifications sont aujourd’hui effectuées grâce à des outils digitaux, mais cette technique reste utilisée pour corriger un défaut de matière ou de couleur.
Un défaut d’impression ou une manipulation malencontreuse sur votre tirage, la repique est une alternative efficace pour éviter de refaire entièrement le tirage. Certaines impressions jet d’encre comportant de grands aplats noirs sur certains papiers coton sont particulièrement fragiles et peuvent au fil du temps subir des altérations.
Concernant les impressions pigmentaires, il arrive que d’infimes poussières de papier se collent sur la surface lors de la mise en rouleau chez le fabricant, puisque les papiers jet d’encre sont chargés électrostatiquement. À l’impression, ces morceaux de papier, invisibles, peuvent être imprimés en surface sans qu’ils puissent être détectés par le technicien. Ce n’est qu’après manipulation du tirage qu’ils peuvent se décoller, laissant ainsi apparaître une petite tache blanche. En fonction de son emplacement, cela peut s’avérer nécessaire de recourir à la repique.
La technologie numérique a induit une certaine perfection, il peut arriver qu’un tirage ne soit pas parfait et nécessite une retouche manuelle, sans avoir à réaliser à nouveau tout le processus de production. Si vous avez un set de tirages pour une exposition itinérante, les tirages peuvent être abîmés, en particulier s’ils sont contrecollés ou encadrés sans verre. Pensez alors à la repique pour leur donner une seconde jeunesse ! Vous ferez l’économie d’un retirage, d’expédition et d’une finition tout en économisant la matière première !
Dans la majorité des cas, vous pouvez à l’aide d’un pinceau très fin et de quelques colorants de base (comme l’aquarelle par exemple), corriger le défaut. Si la retouche est plus importante et nécessite de repasser entre les mains de nos retoucheurs, nous vous invitons à vous rendre dans l’un de nos laboratoires. Vos tirages seront ainsi confiés à notre équipe.
Photo : © Marine Ferrante