Certifier ses tirages
Certifier ses tirages
Dès lors que vous souhaitez vendre un tirage se pose la question de la protection de votre œuvre. La certification constitue un atout pour vos acheteurs potentiels : ils s’assurent de l’authenticité de votre image, et donc, potentiellement, de sa valeur actuelle ou future. Petit tour d’horizon des procédés existants.
L’œuvre en photographie
En France, la notion d’œuvre en photographie est définie par… le code général des impôts. L’article 98A précise en effet que “sont considérées comme œuvres d'art […] les photographies prises par l'artiste, tirées par lui ou sous son contrôle, signées et numérotées dans la limite de trente exemplaires, tous formats et supports confondus”.
Pour prétendre au statut d’œuvre, votre tirage doit donc remplir deux conditions : il doit être signé – la plupart du temps à l’arrière du support – et numéroté, attestant ainsi qu’il a été reproduit en un nombre restreint d’exemplaires. La certification – qui n'apparaît pas dans la loi – n’est pas obligatoire. Néanmoins, elle est entrée dans les usages et représente un moyen fiable de protéger à la fois l’auteur et l’acheteur.
De nombreux procédés
Du plus simple au plus sophistiqué, il existe aujourd’hui plusieurs procédés pour certifier un tirage.
Le plus simple, le format libre, consiste à rédiger un certificat manuellement sur papier. Ce dernier doit comprendre le nom de l'image, la signature de l’auteur, le numéro du tirage et le nombre total d’exemplaires produits. Peu coûteux, il apporte cependant peu de garanties sur la réalité du nombre d’exemplaires réalisés...
Le timbre à sec permet d’imprimer, grâce à une pince adaptée, un élément d’identification en relief et sans encre directement sur le support : nom de l’auteur, date, signature… Très adapté sur des papiers Fine Art, il le sera moins pour des supports contrecollés sur supports rigides. Le procédé est peu onéreux.
Le sticker offre un niveau accru de sécurité. Imprimé en deux exemplaires, il comporte un numéro de série. Le premier est apposé sur un certificat, le second est collé à l’arrière de l’œuvre. Il ne peut en être retiré sans l’endommager. Comme le timbre à sec, ce procédé est particulièrement bien adapté aux supports Fine Art, et même aux supports rigides, l’œuvre étant alors, dans le cas d’un contrecollage, considérée dans sa globalité. Dans le cas d’un encadrement, le sticker devra être apposé au dos de l’oeuvre et non du cadre, le tirage pouvant être dissocié de sa finition. Le système le plus connu est proposé par Hahnemühle. Il est composé d’un certificat sécurisé avec filigrane et fibres de sécurité fluorescentes. Sur chaque feuille est également inclus un hologramme numéroté. Un second hologramme, portant un numéro identique, peut être collé directement au verso de l’œuvre. Le coût est plus élevé : compter 75 euros pour une boite de 25 feuilles.
Le procédé ARTtrust offre le niveau de sécurité le plus élevé. Il s’agit d’un système d’auto-certification qui repose sur un jeu de trois scellés : le premier, le scellé argenté, est apposé au dos de l’œuvre ; le deuxième, le scellé doré, est collé au certificat d’authenticité et revient à l’acquéreur ; Le troisième, le scellé bleu, est conservé par l’auteur pour l’archivage. Chaque scellé est constitué d’un Code à bulles™ non reproductible et d’un numéro de série. Une fois positionné sur le support, il est impossible de retirer un scellé sans le détruire. L’enregistrement de l’œuvre s’effectue directement sur le site d’ARTtrust, l’acheteur pouvant par la suite vérifier ainsi son authenticité. Le prix démarre à 19 euros pour 3 scellés et varie en fonction de la taille du tirage.
A la marge, la Digigraphie est un label de qualité technique créé par Epson. Il qualifie une impression réalisée par une imprimante professionnelle Epson Stylus Pro ou Epson Surecolor P-series, avec des encres UltraChrome, UltraChrome™ K3 et UltraChrome™ HD sur papier certifié. Chaque tirage est authentifié par un numéro et une signature, estampillé par un poinçon à sec – ou par un tampon au dos du tirage si celui-ci est contrecollé – et accompagné d'un certificat. Ici, ce n’est pas le photographe qui réalise son tirage mais le laboratoire agréé. Ce procédé apporte l’assurance d’un tirage de qualité répondant à des critères stricts et effectué en série limitée.
En conclusion
S’il n’est pas obligatoire, le certificat est d’usage. Si les solutions “manuelles” comme le format libre ou le timbre à sec peuvent présenter une première approche, les solutions plus qualitatives comme le procédé ARTtrust ou la Digigraphie offriront une bonne perception à votre acheteur.