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Bien que le Mexique ne soit pas le pays auquel on pense d’emblée lorsque l’on évoque l’Histoire de la Photographie, il compte cependant parmi les pays où la pratique photographique a été la plus dense et la plus créative depuis ses débuts, il y a 180 ans. Graciela Iturbide est née à Mexico en 1942. La photographie, elle l’aborde tardivement, dans les années 70, après la mort de sa fille. Guidée par son mentor, Manuel Álvarez Bravo, Graciela commence à poser son objectif sur ce qui l’entoure : elle cherche à retranscrire, en noir et blanc, la vision intime qu’elle a de son pays natal.

Réalisé en étroite collaboration avec la photographe elle-même, cet ouvrage rassemble les clichés de celle qui développera très vite une pratique documentaire majeure, où elle capture la vie quotidienne tout en soulevant des questions sur les paradoxes et l'injustice sociale qui subsistent dans la société mexicaine. Depuis 50 ans, ses photographies racontent l'histoire d’un pays en transition constante.

Fidèle à l’exposition, le livre est divisé en 9 chapitres. De ses photographies les plus anciennes, à son hommage à Frida Kahlo - travail réalisé en 2005 venu révéler les effets personnels de l’artiste à la Casa Azul, enfermés pendant 50 ans après son décès. Trois séries sont notamment consacrées aux cultures autochtones du Mexique : Juchitán, qui décrit le rôle essentiel des femmes dans la culture zapotèque; Seri, l’histoire d’un peuple vivant dans le désert de Sonora; et la Mixtecades qui décrit les rituels d'abattage de chèvres à Oaxaca. Les autres thématiques viennent dépeindre toute la richesse de la culture mexicaine, de la symbolique des oiseaux à la fête des morts.

 

 

 

 

Photo : Cayo del cielo (Fallen from Heaven), Chalma, Mexico, 1989 © Graciela Iturbide