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Si la photographie humaniste a très fortement caractérisé la photographie “française”, Michel Poivert vient, à travers plus de 400 pages, étudier une pratique marquée par un territoire et par son histoire. La signature de la photographie française est multiple et se déploie du photojournalisme à l’art contemporain. Un grand écart qui est venu complexifier le travail de l’historien, qui a été jusqu’ici, le seul à s’y aventurer.

Découpé en huit chapitres, cette anthologie reconstitue la diversité de la scène française à travers des approches thématiques. On débute en janvier 1970, date où les photoreporters de l’agence Gamma que sont Raymond Depardon, Gilles Caron, Michael Honorin et Robert Pledge sont emprisonnés par l’armée tchadienne lors de la rébellion Toubou. Période qui annonce alors un tournant dans le métier de photojournalisme. La société change, la vision que l’on porte sur elle également et c’est une véritable révolution que subit le secteur de la presse. À partir de là, c’est toute une histoire de la photographie qui est développée et contextualisée par les mouvements culturels et sociaux. Sont ainsi passés au crible, la photographie de paysage, la photographie documentaire et sociale et l’évolution du médium dans le marché de l’art contemporain.

La photographie est née en France il y a plus de 180 ans, et constitue aujourd’hui un patrimoine considérable. L’hexagone est l’un des pays qui compte le plus de centres culturels dédiés à la photographie tandis que Paris Photo est devenu le centre névralgique international du marché… Cela nécessitait donc bien un éclairage pertinent sur le demi-siècle qui vient de s’écouler en France dans le domaine de la photographie. Mais il était également crucial de décrypter l’évolution du rôle de la photographie, qui est devenue au fil du temps un véritable langage expressif.

 

 

 

 

 

Photo : Retour à Mexico 1970 © Bernard Plossu